Lex Boos propose, dans un petit fascicule*, de clarifier le processus de formation du jugement adopté collectivement, en invitant à discerner « le chemin de la connaissance et le chemin du choix » ; le premier concerne l’homme qui analyse : question, processus et jugement de connaissance se forment à partir du passé. Le deuxième concerne l’homme qui entreprend : question, processus et jugement de choix se forment en regard du futur. Mais les deux chemins sont liés : d’un part il faut bien entreprendre en connaissance de cause ! Et d’autre part chercher, connaître peut changer le monde ! Et il est essentiel de bien les distinguer, de savoir à quel chemin on a affaire, entre connaissance et choix, et trouver la relation juste entre les deux.

Instaurer un dialogue entre les deux, c’est comme trouver un rythme, une danse. Et au sein de chaque cheminement, une autre danse se joue : pour la connaissance, il s’agit d’aller de la perception, observation, à la mise en concepts, qui se répondent, se précisent, pour s’élaborer en savoir. Pour les choix, il s’agit d’adopter des objectifs et de prendre les moyens de leur mise en œuvre : là aussi un mouvement des uns vers les autres et vice versa affinent toujours une action qui s’ouvre alors à la fois un droit à l’erreur, et une direction, un sens qui peut tendre vers des actes plus « justes ».

Une méthode bien adaptée dans le fond au travail de l’Université du Vivant dont l’un des objets est d’avancer vers la connaissance du vivant, un autre étant de se positionner sur des principes éthiques d’action…

*La formation du jugement dans la vie sociale, éditions triades